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Les chroniques d'Evenusia
26 juillet 2017

Pourvu que la nuit s’achève de Nadia Hashimi

pourvu que la nuit s'achève

Sortie VF le 7 juillet 2017 

Présentation de l’éditeur :chez Milady

"J'avais imaginé un million de morts pour mon mari : il aurait pu mourir frappé par la foudre en se rendant quelque part où il n'aurait pas dû aller. Ça aurait été tellement plus simple pour tout le monde : un éclair tombé du ciel. Une fin douloureuse mais brève. Non, je n'avais jamais imaginé la mort de mon mari telle qu'elle s'est produite, mais que doit faire une épouse ? Les orages ne sont jamais là quand on a besoin d'eux."

Lorsque Zeba est retrouvée devant chez elle, le cadavre de son mari gisant à ses pieds, il paraît évident aux yeux de tous qu'elle l'a tué. Depuis son retour de la guerre, Kamal était devenu un autre homme, alcoolique et violent. Mais cette épouse et mère de famille dévouée est-elle vraiment capable d'un tel crime ? Présumée coupable, Zeba est incarcérée dans la prison pour femmes de Chil Mahtab, laissant derrière elle ses quatre enfants. 

C'est à Yusuf, fraîchement revenu des États-Unis pour régler une dette symbolique envers son pays d'origine, que revient la défense de ce cas désespéré. Mais alors que son avocat l'exhorte à parler, Zeba garde obstinément le silence. Quel terrible secret cache-t-elle ? Qui cherche-t-elle à protéger en acceptant de jouer le rôle du suspect idéal ? Il faudra beaucoup de courage à Yusuf pour braver un système judiciaire corrompu et faire innocenter celle que tout le monde voit déjà pendue haut et court.

L'avis de Linagalatée :

En Afghanistan, les prisons pour femmes sont remplies de femmes, vieilles, jeunes, très jeunes. Elles y sont pour de très longues peines ou attendent leur exécution. Elles sont coupables de crimes, de tous les crimes, d’adultère avéré ou non, d’avoir été violées, d’aimer un garçon différent de celui que leur famille voudrait la voir épouser, et de meurtre.

Zeba est mère de quatre enfants, dont le dernier est encore un bébé, et l’ainé à peine un adolescent. Elle est accusée d’avoir tué son mari, Kamal, d’un coup de hache dans la tête, sans preuve, sans témoin. Elle a simplement été retrouvée près de son corps. A moitié étranglée sur place par le cousin de Kamal, elle n’a dû sa survie qu’à l’arrivée de la police sur les lieux. Mais à quoi bon intervenir maintenant, de toute façon c’est bien la mort qui l’attend.

Yusuf a fuit l’Afghanistan avec ses parents quand il était enfant. Ils ont eu l’immense chance de parvenir jusqu’aux Etats-Unis où il a pu faire ses études de droit, et où il est devenu avocat. Il décide de revenir quelques temps en Afghanistan, après une blessure sentimentale, désireux de faire profiter à son pays, des études qu’il a pu faire.

Il va se voir en charge du dossier de Zeba. Mais Zeba ne dit rien, elle a signé d’une empreinte digitale des aveux rédigés par les policiers. C’est sur ces bases que Yusuf va faire ses armes judiciaires sur le sol Afghan, ce sol qu’il a quitté depuis si longtemps et où rien n’a vraiment changé. La parole d’une femme compte pour une demi-parole d’homme, mais la parole de deux femmes ne vaudra jamais la valeur d’une parole d’homme. La route s’annonce longue, compliquée, semée d’embuches et la cause perdue d’avance.

Ce roman est très touchant, je suis passée par quantité de sentiments : la colère, l’impuissance, la tristesse, le chagrin, l’espoir, la surprise, la compassion, et tant d’autres.

Zeba, femme humiliée par son mari alcoolique et brutal, et mère dévouée à ses enfants, doit ressembler à toutes ces femmes afghanes, issues de petits villages poussiéreux et mariées de force, presque enfants, à des Kamal en puissance. Leur vie paraît presque meilleure en prison, quand elles n’attendent pas la mort. Elle est très attachante, Zeba, malgré son silence. Elle parle peu, même avec les autres détenues. Elle attend la mort.

Yusuf va tenter de la pousser dans ses retranchements pour la forcer à parler, mais elle reste muette. Même sa mère, une « sorcière » diront certains, va tenter de lui arracher quelques mots, alors qu’elles sont fâchées depuis plusieurs années. Et petit à petit Zeba parle, aux autres détenues tout d’abord, puis à sa mère et enfin à Yusuf, mais garde secrète la vérité sur la mort de Kamal.

Une femme forte, debout, fière, voilà qui est Zeba.

« Pourvu que la nuit s’achève » est le troisième roman de Nadia Hashimi. On ne peut s’empêcher de la comparer à Kaled Hosseini, car ils traitent tous les deux des destins de femmes afghanes. Les deux écritures sont cependant totalement différentes, et là où Hosseini est tout en poésie et douceur des mots, Hashimi, elle, est toute vérité, sans fard, sans masque, une écriture brute et sans compromis. Mais chacun à leur façon doit continuer d’écrire sur le destin de ces femmes, pour tenter de faire changer les choses, tenter de faire évoluer leur sort, ces femmes qui ne sont que des ombres aux yeux des hommes afghans, mais des déesses de courage et d’abnégation, aux nôtres.

Un roman magnifique, mais tellement injuste.

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Commentaires
I
Ouh, j'en ai les poils qui se hérissent ! Belle chronique Lina:-)
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