The Crime de Marie Rutkoski
Fille du général le plus titré de l'Empire, Kestrel a eu la faiblesse, alors qu'elle réprouve l'esclavage, d'acheter dans une vente aux enchères un jeune homme du nom d'Arin. Pire encore, elle a eu la bêtise de lui permettre de devenir son ami... et de laisser la ville entière s'en émouvoir. Elle n'a compris qu'au dernier moment son erreur, en découvrant l'impensable : espion aux ordres de son peuple oppressé, les Herranis, le jeune homme était là depuis le début pour la trahir, pour renverser le pouvoir.
À présent, tout a changé. Kestrel a été contrainte de lutter pour sa survie. Elle a vu ses amis tomber autour d'elle et a dû supporter la douleur de la trahison d'Arin – elle dont l'éducation entière lui souffle de tout faire pour se venger. Mais, quand il a fallu choisir son camp, elle a préféré, à son tour, l'impensable : sacrifier son bonheur pour celui des Herranis, céder à un terrible chantage qui la force à tourner le dos à Arin une bonne fois pour toutes. Elle est désormais la fiancée du fils de l'Empereur. S'ouvre, à la cour, un terrible jeu d'échec où Kestrel doit mentir à tout le monde, depuis le monarque – un homme sans pitié qui se délecte de la souffrance d'autrui – jusqu'à Arin lui-même, en passant par la masse des courtisans qui n'espèrent que sa chute.
Gagner sera-t-il pour elle la pire des malédictions ?
L'avis d'Izabulle:
Alors que Kestrel séjourne à Val depuis un mois déjà, elle reçoit une missive du ministre de l'agriculture d'Herran. Elle regrette de ne pas avoir de nouvelles d'Arin, mais elle sait aussi que ce serait les mettre en danger, si ont les voyaient ensemble. L'empereur cache derrière un comportement aimable envers elle des menaces voilées, qu'elle peine à interpréter. L'empereur a systématiquement un coup d'avance sur elle et elle craint pour une fois d'être tombée sur plus fort qu'elle.
Ce second tome reprend les éléments m'ayant fait complément craqué sur le 1er livre. La plume de l'auteur est toujours aussi soutenue, poétique et énigmatique. Alors que nous vivons avec Kestrel les jeux politiques des hommes et femmes de la capital, l'auteur joue de son côté avec les mots, pour nous narrer son histoire avec subtilité et un suspense original. Je tiens notamment à saluer le travail de traduction, sans qui nous ne pourrions admirer à ce point la magnifique écriture de Marie Rutkoski.
Ce second tome est assez lent dans sa narration concernant l'avancée du scénario. Je pense que je ne m'attendais surtout pas à l'existence d'un 3éme tome, vibrant de découvrir enfin la suite de cette belle histoire. Malheureusement, les révélations arriveront assez tard et même les détails infiniment réalistes de l'auteur sur son monde dystopique, ne m'auront pas fait oublier cette lenteur. Je me suis toutefois délectée de ces paysages magnifiques du monde Valérien et des voyages sur les mers ou dans la Jungle d'Arin.
Alors que tout s'accélère sur la fin et qu'il ne reste qu'une vingtaine de pages, j'ai été très agréablement surprise par le tournant pris par l'auteur, promettant une suite très intense émotionnellement. Je ressors toutefois de ma lecture de ce tome extrêmement frustrée, mais à la fois remplie de ces fabuleux mots et tournures de phrase qui m'envoutent à chaque fois. L'auteur nous offrant selon moi avec sa saga de la pure dystopie poésie.