Axo de Emma Louvel
Sortie VF le 13 octobre 2022
Présentation de l'éditeur : Hugo New Way
Pendant le confinement, Margot n'a pas grand-monde à qui parler, mis à part son axolotl, son coloc un peu perché, et... les murs de Paris. Passionnée de dessins depuis toujours, lors de sa balade quotidienne, elle explore l'art de rue de la capitale. Jusqu'au jour où ses bombes aérosols la démangent de trop, et qu'elle décide de partir à l'attaque de son premier mur... Son choix d'univers ? Les fonds sous-marins bien sûr ! Et son pseudo qui en découle tout naturellement : Axo 2020 ! Très vite, elle intègre un groupe de grapheurs qui va la pousser à dépasser ses limites...
L'avis d'Evenusia
Avec cette couverture colorée qui sort des sentiers battus, ce roman très actuel, met en scène Margot une jeune fille qui a quitté la Province pour Paris, plus pour quitter ses parents et son entourage que pour y faire ses études, excuse dont elle s'est servie pour s'éloigner de tout.
Ce roman est divisé en deux parties bien distinctes. La première, qui se déroule en plein confinement, nous présente Margot, notre héroïne, sa passion pour le dessin et surtout le street art.
J'ai trouvé cette première partie quelque peu anxiogène, tout comme l'a été cette période de confinement pour beaucoup d'entre nous. L'atmosphère de l'appartement de Margot qu'elle partage avec ses colocataires est étouffante, Emma Louvel, a parfaitement su retranscrire cette sensation à travers ses mots. On sent que Margot a besoin d'échapper à cela et le street art va lui permettre de se remettre en question et de s'épanouir.
Cette incursion dans le monde du street art se perd un peu en détails et techniques diverses qui submergent un peu le lecteur. On fait parallèlement la connaissance de divers personnages, dont certains qui sont également issus du milieu des grapheurs et pour qui Margot a énormément d'admiration. Malgré son talent, Margot peine à se sentir légitime à exercer son art à côté de pointures connues. Elle traîne un paquet de casseroles dont l'auteure nous révèle quelques indices, mais qui ne seront abordées que dans la seconde partie.
Le roman est construit comme un journal de bord sur fond de période de confinement. Margot écrit à son futur moi plus agée.
Cette seconde partie est pour moi la plus réussie. Elle est bien plus parlante pour un lectorat de jeunes adultes, qui se reconnaîtra dans certaines situations délicates. Plusieurs thèmes sensibles seront abordés et traités de façon intelligente, sans jugement et avec beaucoup de positivité et de bienveillance. La gent masculine en prend pour son grade, peut-être un peu trop par moments. Le féminisme est le maître mot, on s'entraide, on se fait du bien, on se protège en s'entourant de gens qui vous font grandir et prennent soin de vous.
Voilà un roman riche en thèmes variés. Je le conseille à tous ceux et celles qui manquent de confiance, qui doutent et qui ont besoin de croire en eux quel que soit leur âge.