Boy erased de Garrard Conley
Sortie VF le 12 février 2020
Présentation de l'éditeur : chez J'ai Lu
Arkansas, 2004. Garrard a dix-neuf ans lorsque ses parents apprennent son homosexualité. Pour ces baptistes conservateurs, la chose est inconcevable : leur fils doit être "guéri". Garrard est alors conduit dans un centre de conversion, où tout est mis en oeuvre pour le forcer à changer. Où la Bible fait loi. Où Harry Potter est un livre pernicieux, où écouter Beethoven est interdit. Où on lui inflige une véritable torture mentale pour corriger sa prétendue déviance. Mais comment cesser d'être soi-même ?
L'avis d'Izabulle :
Garrard est un jeune homme de 18 ans, qui a très tôt remarqué son attirance pour les autres hommes. Toutefois, Garrard est fils d'un pasteur chrétien Baptiste fondamentaliste et il évolue dans un monde où l'homosexualité n'a pas sa place. Il tentera de renier son attirance pour le même sexe jusqu'à ses 19 ans, alors même qu'il intègre LIA, un centre de conversion ayant pour but de le rendre hétérosexuel.
La thématique de cette autobiographie de Garrard Conley, m'avait particulièrement attirée, car en toute honnêteté je ne savais pas que ce type de pratique avait eu cours aux États-Unis et également par la suite dans d'autres pays du globe.
Malgré l'histoire de Garrard qui est touchante, émouvante et déstabilisante, j'ai éprouvé de grosses difficultés à me plonger entièrement dans ce récit, tellement le choix littéraire est pour moi décalé.
Si Garrard s'exprime à la 1ere personne du singulier, l'ensemble de son récit dégage pour autant une aura froide et austère, où j'ai eu l'impression que l'expression des émotions de l'auteur n'avait pas sa place. La place de la religion dans cette biographie supplante tout le reste, y compris le sujet de l'homosexualité et de sa non-acceptation dans la religion chrétienne. L'auteur nous livre des pages entières d'extraits de versets de la bible, rendant l'ensemble très réaliste, mais qui m'auront pour ma part écarté du sujet ayant suscité mon envie de lire ce livre.
Garrard procède dans l'écriture de son histoire en des allers-retours entre des moments passés et la période où il suit sa thérapie au sein de LIA. Ces alternances chronologiques ne sont nullement précisées au lecteur, ayant renforcé ainsi mon sentiment de brouillard et de perte de sens dans ce que voulait finalement nous livrer l'auteur.
Aussi, pour moi ce livre vient questionner bien plus que l'existence de ces centres de reconversion pour homosexuels, mais plus globalement la possibilité pour les membres de ces communautés fondamentalistes, de s'emanciper et façonner des personnalités propres et individuelles.
Finalement, je retiendrai principalement les rapports qu'entretient Garrard avec ses parents qui sont très intéressants à analyser, venant conforter l'idée que l'amour permet parfois d'accepter ce qui entendu comme inacceptable.