Ma raison de vivre de Rebecca Donovan [Reason to breathe #1]
Sortie le 5 mars 2015
Résumé de l'éditeur : chez PKJ
Lycéenne parfaite et discrète, Emma cache un bien lourd secret. Evan, tout juste arrivé de San Francisco s’intéresse à elle et tente d’entrer coûte que côute dans sa vie. Il ignore que son oncle et sa tante, chez qui Emma vit, la maltraitent quotidiennement.
Mon avis :
Emma Thomas n'a qu'un seul but : arriver au terme de sa scolarité en un seul morceau et intégrer une université pour pouvoir partir loin de l'enfer qu'elle vit. Après le décès de son père, et avec une mère alcoolique n'étant pas en mesure de s'occuper d'elle, Emma vit chez son oncle et sa tante. Constamment agressée physiquement et psychologiquement par sa tante qui la déteste, Emma a pris l'habitude de faire profil bas pour ne pas attirer l'attention sur elle. C'est une élève modèle, autant en cours, que dans les différentes et nombreuses matières extra-scolaires auxquelles elle s'est inscrite pour échapper à sa tante. Mais ses entrées et sorties sont étroitement surveillées par celle-ci.
Et voilà qu'Evan Thomas débarque dans son lycée. Il s'intéresse à elle et malgré l'attirance qu'elle ressent pour lui, le laisser faire partie de son quotidien risque de faire voler en éclat son petit monde. Evan est un personnage auquel on s'attache tout de suite. Il est franc et ne cache pas son véritable intérêt pour Emma. Il est même prêt à être son ami et rien de plus si c'est la seule chose qu'elle peut lui donner... pour l'instant. Mais Emma semble terrifiée et Evan est déterminé à trouver ce qui la perturbe. Son insistance à vouloir mieux la connaître la dérange. La meilleure amie d'Emma, Sara, est également un personnage intéressant. Elle est la seule à être au courant pour sa tante et elle essaye tant bien que mal de la protéger en l'invitant chez elle le plus possible pour qu'elle puisse sortir et mener occasionnellement la vie d'une fille de son âge.
Il y a un côté addictif dans ce premier tome, même si au final il ne se passe pas grand-chose et que le rythme est un peu lent, on a envie de savoir comment Emma va bien pouvoir s'en sortir et comment va se développer sa relation avec Evan. Leur rapprochement est très progressif. On sent bien qu'Evan est patient avec elle et impatient à la fois de mener leur relation un peu plus loin que leur amitié.
Parallèlement à leur histoire, nous sommes les témoins de la vie du lycée, des diverses activités, des sorties et fêtes d'étudiants, des ragots : ce sont des thèmes et environnements de prédilection pour le genre Young adult. Le côté très sombre de l'histoire pose la note dramatique et le fait qu'Emma soit sur le qui-vive constamment donne très envie d'avancer dans notre lecture. C'est Evan qui allège un peu le récit. Il est loin de se douter de ce qui arrive à Emma dans l'enceinte de sa maison et du coup ses réactions sont naturelles et jamais calculées. Il donne un peu de fraîcheur et de repos à Emma et à nous aussi par la même occasion. Il est, on s'en doute, le personnage qui peut la faire sortir de son anonymat. Car elle est invisible aux yeux de tous. Son besoin de passer inaperçue est au-dessus de tout. Attirer l'attention sur elle pourrait la mener à sa perte. Et Evan pourrait bien être celui, qui sans le vouloir pourrait déclencher les foudres de sa tante car depuis qu'elle l’a rencontré un sourire s'est affiché sur son visage.
Le thème de l'agression physique et violente par la famille est très présent tout au long du livre et constitue l'obsession d'Emma. Si on le comprend parfaitement, les raisons qu'elle invoque pour ne rien révéler à personne, ne sont pas suffisamment développées et du coup je n'ai pas été convaincue par ses explications. J'ai également eu l'impression que, malgré la longueur du roman, il y avait des points qui restaient très flous. Il m'a véritablement manqué des réponses que j'espère trouver dans la suite de ce roman.
Le tome 2 Ma raison d'espérer est prévu 15 octobre 2015.