La cité de laiton de S.A. Chakraborty [La trilogie Daevabad #1]

Sortie VF le 29 avril 2021

Présentation de l'éditeur : chez De Saxus

Dans les rues du Caire du XVIIIe siècle, Nahri est une jeune escroc aux talents inégalés : lecture de la main, exorcismes et un mystérieux don de guérison ; elle a fait des nobles ottomans sa cible principale dans le but de survivre. Un jour, pendant l'un de ses " coups ", elle invoque accidentellement Dara, un mystérieux guerrier djinn, et elle va comprendre trop tard que même les stratagèmes les plus intelligents peuvent avoir des conséquences mortelles.

Forcés de fuir Le Caire, Dara et Nahri voyagent ensemble à travers des sables chauds et balayés par le vent, grouillants de créatures de feu et de rivières où dorment les mythiques Marids. Des ruines de métropoles humaines autrefois magnifiques aux montagnes où les oiseaux de proie ne sont pas ce qu'ils semblent, leur périple a pour destination Daevabad, la légendaire Cité de Laiton.

L'avis d'Izabulle :

Nous faisons la connaissance de Nahri, une jeune fille orpheline, vivant au Caire de vols et d'escroqueries. Même si elle est réellement capable de ressentir les maladies à l'intérieur du corps des humains, pour autant ses dons de guérisseuse sont souvent simulés.
Lors d'une séance de spiritisme organisée au sein d'une famille pour soigner une jeune enfant, Nahri libère malencontreusement un esprit. C'est à partir de cet événement que la vie de Nahri bascule et qu'elle découvre un monde parallèle, composé de différentes tribues de djinns.

Nous suivons en parallèle Ali, le fils cadet du roi des djinns. Ses aventures m'auront paru au départ un peu brouillonnes, ne comprenant pas bien son rôle. D'autant, que les histoires de Nahri et Ali se rejoignent assez tardivement, plaçant le lecteur dans une sorte de flottement une bonne partie du récit.

Nous sommes d'ailleurs ici dans un pur roman fantasy et l'autrice a su faire preuve d'une grande intelligence et imagination dans la création de ce monde magique. Elle a créé de toutes pièces une civilisation complexe et remontant sur des milliers d'années. Celle-ci est composée de plusieurs tribus aux pouvoirs magiques et dont la culture et la langue s'entremêlent joliment à la culture égyptienne que nous connaissons actuellement. Des connexions, des alliances ou des violences agitent ces tribus et les retournements et complots politiques sont excellents.

Ce roman est une pure merveille et je dirai qu'il est presque trop parfait, risquant de ne pas être accessible à un large lectorat. Je veux dire par là que les puristes de la fantasy seront aux anges, devant un récit aussi riche en vocabulaires inédits et descriptions du monde fantastique. Pour ma part, j'ai ressenti certaines longueurs dans ma lecture. M'ennuyant de certaines descriptions traînant en longueur, alors que d'autres moments illustrant eux des combats sont très rythmés.

Je dois vous parler également des personnalités que l'autrice a donné à chacun de ses personnages, car selon moi le chef d'oeuvre du roman se situe à ce niveau.

Avec un roman de plus de 600 pages, je me suis totalement attachée à Nahri, Ali, Dara et même au roi diabolique... Je les ai vus évoluer au fil de pages et des intrigues. J'ai vu leurs intentions, leurs représentations, jusqu'à ce que les masques tombent. Nahri jeune orpheline des bazards du Caire, devenant si forte et charismatique. Dara le Djinn guerrier détestant les humains et pourtant succombant petit à petit à Nahri. Et Ali...
Paradoxalement, il était le personnage qui m'ennuyait le plus au départ, le trouvant faible et tellement soumis à son père le roi. Mais, il m'a tellement surprise par son intelligence, sa subtilité et sa discrétion, qui sera paradoxalement sa force. Je suis clairement tombée sous le charme d'Ali, faisant serrer d'autant plus fort mon petit cœur à la lecture des dernières pages de ce premier opus.

Pour conclure, ce roman est une très belle pépite fantasy, même si je dois reconnaître avoir eu quelques difficultés pour comprendre et retenir tous les éléments du monde magique créés par l'autrice. Pour autant, je ne regrette nullement ma lecture et j'ai encore la gorge toute serrée d'émotion en écrivant cette chronique. Dara, Ali et Nahri me manquent déjà et l'autrice a su donner un sentiment d'inachevé et d'injustice à son histoire, qui va me poursuivre jusqu'à la lecture du prochain tome.