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Les chroniques d'Evenusia
roman
15 octobre 2016

La petite couturière du Titanic de Kate Alcott

couturière du titanic

Sortie VF le 20 avril 2016

Présentation de l'éditeur : chez Archipel

Avril 1912. Tess Collins, une jeune servante anglaise, est venue à Cherbourg vivre de sa passion, la couture. Hélas, la maison qui l’emploie la traite comme une domestique.

Lorsqu’elle apprend qu’un paquebot se dirigeant vers les Etats-Unis va faire escale à Cherbourg, elle décide d’embarquer pour tenter l’aventure.

À bord du Titanic, elle fait connaissance de Lucy Duff Gordon, célébrité de la haute couture anglaise, qui s’apprête à présenter sa nouvelle collection à New York. Sa femme de chambre lui ayant fait faux bond, elle décide d’employer Tess.
En première classe du navire, Tess découvre un monde fastueux. Elle fait la rencontre de deux hommes, Jim, un marin, et Jack, un self-made-man américain. Mais, tandis qu’un triangle amoureux s’installe, le paquebot, sans que ses occupants s’en doutent, fonce vers un iceberg…

Réchappant à la catastrophe, Tess découvre que sa maîtresse a embarqué à bord d’un autre canot de sauvetage. Mais celle-ci a-t-elle survécu aux dépens d’autres passagers ? Elle se trouve bientôt face à un dilemme : rester fidèle à sa maîtresse ou dire ce qu’elle a découvert des circonstances du drame ?

Avis de Linagalatée :

Tess Collins est domestique, alors qu’elle sait qu’elle est une excellente couturière, mais pour l’instant la vie ne lui a pas permis de montrer son talent. C’est décidé, malgré la petite voix de son père dans sa tête, qui lui rabâche de baisser la tête et courber l’échine, elle va plaquer son boulot et tenter sa chance sur le Titanic qui quitte Cherbourg aujourd’hui, mercredi 10 avril 1912.

Lucille Duff Gordon, elle, est une créatrice de mode reconnue, d’ailleurs elle doit présenter sa collection de printemps à New-York dans quelques semaines. Elle aussi va voyager sur le Titanic pour rallier New-york. La défection de dernière minute de sa domestique, va permettre à Tess d’embarquer et de ne pas voyager en 3ème classe, c’est certainement ce qui lui sauvera la vie.

15  avril 1912 2h20, le Titanic a coulé, les 711 personnes qui ont pu trouver une place sur les canots de sauvetage ont eu la vie sauve, avant d’être embarquées sur le Carpathia, les 1490 autres ont péri gelés dans les eaux glaciales de l’Océan Atlantique Nord.

Une commission d’enquête est immédiatement diligentée par le sénateur William Alden Smith, et elle va auditionner les survivants dès leur arrivée à New-York. Le premier sur la sellette est Monsieur Bruce Ismay, dirigeant de la White Star Line, propriétaire du Titanic. Celui-ci était à bord pour le voyage inaugural et en était sorti vivant.

Sarah Wade, appelée Pinky, est journaliste. Elle travaille pour le New York Times et son patron l’a envoyée interviewer les survivants du Titanic à bord du Carpathia avant qu’il n’accoste. A elle de se débrouiller pour monter à bord sans être vue et ainsi pouvoir faire un article à la une, au nez et à la barbe de ses confrères. Le Times, avait d’ailleurs été le seul à titrer à la Une que le Titanic avait coulé à l’aube du 15 avril.

J’ai d’abord été séduite par la couverture du roman, que je trouve d’un charme désuet. L’histoire du Titanic m’a toujours interrogée et bouleversée, mais l’après Titanic, est finalement quelque chose dont on parle peu, et aborder ce sujet m’a paru une évidence.

Vous allez adorer ces trois personnages pour des raisons bien différentes. Lucille, la manipulatrice, capricieuse, s’accommodant de sa propre vérité, colérique, une femme d’un passé déjà presque révolu.

Tess, l’effacée mais volontaire, ambitieuse, naïve, une femme d’aujourd’hui, et Pinky, la téméraire, l’effrontée, la femme d’un futur très proche qui est déjà demain.

Certes tout le monde connaît l’histoire du Titanic, mais ce qui s’est passé après …

Cette commission d’enquête tente de faire la lumière sur les responsabilités de chacun, sur l’attitude et le comportement des survivants. Mais comment aurions-nous réagi à leur place, en ce début de siècle ?

La descente aux enfers pour les uns, la fulgurante ascension pour d’autres, le destin de ces trois femmes va se retrouver étroitement imbriqué.

Une lecture très agréable, vive, spontanée, sans fioritures inutiles. Les personnages sont décrits tels qu’ils sont sans chercher à atténuer ou effacer leurs traits de caractère. Certains ont réellement existé et on eu une part de responsabilité dans la tragédie, dont sont de la pure fiction, mais l’alchimie entre réalité et imagination, prend très bien et est très efficace.

Un roman qui m’a donné des frissons, m’a donné à réfléchir, m’a émue, m’a fait sourire, bref qui ne m’a pas laissée indifférente, vous ne le serez pas non plus.

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4 octobre 2016

Histoire d'une mère de Amanda Prowse

Histoire d'une mère

Sortie VF le 23 septembre 2016

Résumé de l’éditeur: chez Milady Litté

« Je n’aime pas Lilly. Non, je ne l’aime pas. Je déteste jusqu’à son nom et je n’ai aucune envie de passer du temps avec elle. Je m’en veux terriblement de dire des choses pareilles, et même de les penser, mais c’est la stricte vérité. » Jess porte l’enfant de l’homme qu’elle aime. Elle est folle de joie et attend avec impatience « l’heureux événement ». Ceux à qui elle a annoncé la bonne nouvelle n’ont que ce mot à la bouche. À commencer par sa mère, qui lui assure que l’amour maternel est une véritable révélation. Hélas, à la naissance de sa fille, Jess ne ressent rien. Est-ce à dire qu’elle est une mère indigne, comme le suggère son entourage ? Incapable de tisser un lien avec son enfant, Jess part à la dérive. Seule face à cette épreuve, elle redoute le pire.

L'avis d'Izabulle:

Jessica était une femme épanouie, amoureuse. Son mari disait d'elle qu'elle était folle parce qu’elle était un peu excentrique et parlait tout le temps, mais à l'époque il s'agissait d'un qualificatif affectueux.
Puis, Jessica tombe enceinte par accident. Elle ne prévoyait pas devenir maman avant quelques années, mais elle accueille tout de même la nouvelle avec bonheur.  Si sa grossesse se passe très bien, l'accouchement quant à lui est désastreux, Jessica tombe dans un semi coma suite à une hémorragie, la privant ainsi de ce moment de pur bonheur.

Ce roman aborde la question très difficile et controversée qu'est la dépression post natale. Nous ne parlons pas de baby blues, mais bien d'un mal être très intense reconnu comme une pathologie  psychiatrique. J'ai apprécié découvrir cet aspect de la maladie sous une forme romancée, permettant un accès à un plus large public de cette problématique. Nous ne sommes pas écrasés de termes médicaux pompeux et découvrons tout simplement les songes de Jessica se racontant au présent et au passé. 

L'écriture est très agréable et de très beaux moments d'humour nous sont offerts en début de roman. Il est impossible de ne pas s'identifier à Jessica et de ne pas ressentir d'empathie pour elle et ce malgré les  actes condamnables dont elle sera l'auteur.

Il me parait important de préciser que ce roman est très sombre et place le lecteur dans un sentiment de malaise constant et augmentant crescendo jusqu'à la fin.

Un roman qui devrait être lu par tous, pour une meilleure compréhension et tolérance autour de ce phénomène  touchant 5 à 10% des mères.

25 septembre 2016

Hkikomori de Jeff Backhaus

hikikomori

Sortie VF le 23 septembre 2016

Résumé de l'éditeur : collection Milady Litté

« Je ne suis pas entré dans cette chambre un beau jour en fermant la porte derrière moi et en décidant de ne plus jamais ressortir. J’avais besoin d’une journée, pour pleurer seul. Puis d’une semaine. Puis d’un mois. J’étais fatigué, j’ai fait un somme. Quand je me suis réveillé, il faisait noir. Les murs étaient hauts. Il n’y avait plus moyen de sortir. » Voilà trois ans que Thomas Tessler vit reclus dans la chambre de son appartement à New York. Trois ans que sa femme essaie de l’aider à surmonter le drame qui l’a conduit à déserter toute forme de vie sociale en renouant le dialogue avec lui, derrière la porte close. Trois ans qu’elle se heurte à un silence obstiné. Sa dernière chance s’appelle Megumi. Cette jeune Japonaise a fui sa famille quelques années auparavant. La porte close, elle sait ce que c’est : son frère était hikikomori, et elle a tout fait pour le sauver. Le destin de Thomas est désormais entre ses mains

L'avis d'Izabulle:

Nous entrons dans cette histoire comme si nous pénétrions dans un brouillard épais. Tout est flou au départ, puis une lueur, une lumière et malgré notre aveuglement, nous poursuivons la lecture sachant que la lumière est au bout.

Alors que Thomas est enfermé dans sa chambre depuis 3 ans, son épouse tente le tout pour le tout en sollicitant de l'aide auprès d'une jeune japonaise connaissant bien ce phénomène de repli sur soi. Elle est sa dernière chance, mais elle a également conscience que le fait que ce soit la jeune femme qui le sauve et non elle, pourrait tout faire basculer.

C'est alors que Megumi vient régulièrement solliciter, stimuler Thomas à travers cette porte. Peu à peu, elle s'infiltre dans sa tête, dans ses pores et vient susciter une curiosité. Elle est son parasite, comme il la nomme dans ses pensées. Un parasite devenant de moins en moins dérangeant...

J'ai été totalement envoutée par ce roman qui diffuse une ambiance encore inédite pour moi. Cette histoire est particulièrement dramatique et pourtant l'auteur a su m'entourer d'une bulle en dehors du temps, douce, au rythme suspendu et apaisant. Thomas est un homme rongé par la culpabilité et l'angoisse et pourtant l'auteur nous encourage d'avantage à analyser sa posture statique et inhibée.

Les références au Japon sont nombreuses grâce à la présence de Megumi qui nous fait part de sa gastronomie, de ses souvenirs d'enfance liés aux paysages japonais et leurs rites si particuliers. Les amoureux de ce pays, ne pourrons je pense que se retrouver dans ce roman, qui permet de nous faire découvrir cette belle culture en plein de cœur de new York.

La fin du roman nous replonge dans ce brouillard épais, comme une boucle qui serait bouclée, accompagnée d'un sentiment de plénitude et d'aboutissement. L'auteur a ce pouvoir de nous raconter tellement de choses et en utilisant très peu d'éléments factuels. Tout est suggéré, expliqué sous forme de métaphore et subtilement poétique.

Hikikomori est un très beau roman que je ne peux que vous souhaiter de découvrir ! 

26 avril 2016

Mon père au loin de Martine Gercault

mon pere au loin

Sortie VF le 28 octobre 2015

Résumé de l'éditeur : 

"Mon père au loin" est un livre intimiste qui s’ouvre sur un chant d’amour.

Ariane, l’héroïne, nous entraîne dans un voyage intérieur dont elle sortira grandie. Elle témoigne, avec sincérité et subtilité, de la souffrance psychique ; celle d’un père marqué par la Shoah et la sienne, sa fille, qui l’accompagne en fin de vie durant une maladie dévastatrice, fléau de notre époque, la maladie d’Alzheimer.

Ce livre hommage, ce livre écrin, est aussi le portrait d’une femme libre et libérée qui nous invite à toujours repousser les limites douloureuses pour accueillir le plaisir d’être.

Intimiste, non linéaire, "Mon père au loin" suit les courbes du passé sur le mode du "Je me souviens".

Si la voix prédominante est celle d’Ariane, on rencontre aussi, en contrepoint, celle de son père, dont seule est vivante la mémoire d’un passé clair-obscur, tandis que celle du présent s’efface.

Les descriptions, vives, impressionnistes, évoquent l’itinéraire riche et multiple de cette femme enthousiaste et amoureuse de la vie, parsemée de voyages qui la conduisent de Paris à Jérusalem, de la Toscane à Santa Fe, de l’Inde au Brésil, toujours en quête d’elle-même, de l’autre et du monde…

À travers une prose poétique et envoûtante, Martine Gercault nous fait partager le parcours spirituel de l’héroïne et la sagesse acquise au cours de ses réflexions.

Ce témoignage d’Ariane ne peut qu’inciter le lecteur à la méditation sur la nature et le sens de l’amour, fil rouge de ce livre.

L'avis de Twix

Ce roman est le témoignage d'une femme face à la maladie de son père, atteint de la maladie d'Alzheimer. On ne peux pas vraiment parler d'autobiographie même si quelque part s'en est une.

Habituellement je présente l'histoire ou le sujet et puis termine par une conclusion personnelle qui n'engage que moi. Ici, situer l'histoire me semblait assez complexe puisqu'en réalité nous suivons une femme accompagnant son père malade et qu'il s'agit plus de relater des faits piochés par ci par là. 

Il n'y a pas d'ordre chronologique dans l'histoire, ce qui m'a perturbée dans ma lecture à plus d'un titre. On passe dans le même chapitre de certains évènements personnels survenus des années plus tôt à des faits qui se déroulent au présent quelques lignes plus bas.

Le récit en lui même m'a paru laborieux. L'auteure est psychanalyste-psychotérapeute et a une façon de s'exprimer et un style qui m'ont obligée à relire certains passages que j'ai trouvés un peu compliqués. 

J'ai trouvé les derniers dialogues de son père à l'hopital un peu trop personnels pour être retranscris. Ce sont des moments qui relèvent de l'intimité et les retranscrire dans un livre à mon avis n'apporte pas de plus à l'histoire. D'autres faits qui m'ont également génée c'est l'utilisation des herbes hallucinogènes. Certes c'est le choix de l'auteure mais l'exposer dans ce récit m'a mise mal à l'aise.

Je crois que j'ai été surprise par cette lecture car je m'attendais à lire un roman du style de "Avant de t'oublier" et c'est en fait une histoire beaucoup plus intime. 

Si j'ai choisi de lire un livre sur la maladie d'Alzheimer c'est que j'ai eu moi aussi un proche atteint de cette maladie et décédé il y a quelque temps. Celles qui me suivent, me retrouvent habituellement pour des chroniques plus légères mais quand un sujet vous touche et vous parle, obligatoirement on ressent le besoin de tourner les pages...

On sent que pour l'auteure la rédaction de ce livre a été nécessaire afin de continuer à avancer dans la vie. J'aimerais saluer son talent pour son travail et son dévouement pour son père si extraordinaire. Je connais sa souffrance quand la personne aimée en face de vous n'est plus qu'une ombre qui erre sur Terre, sans but et perdue dans son monde si secret où nous n'avons plus notre place...

En bref, une lecture qui m'a touchée mais m'a déstabilisée de par la construction du livre et une narration un peu complexe.

Cette lecture fait l'objet d'un service presse. 

30 mars 2016

Thank you goodnight de Andy Abramowitz

Thank you goodnight

Sortie VF le 20 novembre 2015

Présentation de l’éditeur : chez Milady

Il existe deux sortes d’individus sur cette terre. Ceux qui acceptent de se laisser couvrir de merde et ceux qui envoient tout le monde se faire foutre. Ceux-là sont les plus heureux.
Autrefois Teddy a été une rock star ? Les feux de la rampe, les foules en délire et les tubes sur lesquels les filles s’arrachent leur chemise ont rythmé son quotidien.
Aujourd’hui l’ancien chanteur des Tremble mène une vie d’un ennui mortel dans un cabinet d’avocats à l’atmosphère étouffante, en compagnie d’une femme qu’il finira peut-être par aimer. Redoutant de devenir ce has-been qu’il croise dans les colonnes « gloires fanées » de la presse people, Ted décide qu’il est temps de renaître de ses cendres. Alors que les fans sont en voie de disparition et que les anciens rockeurs on tourné le dos à leur carrière musicale, Teddy décide de les réunir pour renouer avec ses rêves de jeunesse…

L’avis de Merwelh :

Il a suffi d’un message sibyllin, « ton héritage est accroché à la Tate Modern », pour que Teddy Tremble voit son très éphémère passé de rock star ressurgir. Dès lors, les situations les plus invraisemblables et les plus drôles s’enchaînent, les fantômes du passé reprennent vie et Teddy n’a plus qu’une obsession : réparer l’image qu’il va laisser à la postérité, corriger ce fameux « héritage » et refonder les Tremble.

Derrière l’humour à l’anglo-saxonne, ce génial mélange d’autodérision et de lucidité féroce, Andy Abramowitz s’attaque tout simplement à la « midlife crisis » d’un éternel ado de presque quarante ans (et l’on sait toute l’importance du « presque »). Un éternel ado qui n’a jamais vraiment pris le contrôle de sa vie et va découvrir à travers le parcours initiatique d’un fulgurant come-back dans la musique, où sont ses véritables priorités. Teddy remonte le temps et part à la recherche de ses anciens partenaires pour reconstituer son groupe. Seul le guitariste, immature, insupportable et génial, n’a pas changé. La bassiste sexy est devenue sexologue... parce qu’elle ne savait faire que ça. Le batteur a fondé une famille et enseigne la musique à des jeunes qui n’en ont rien à faire. Vont-ils tout quitter pour le suivre dans son délire ?

La grande réussite de l’auteur, outre l’humour et la dérision, c’est l’authenticité avec laquelle il évoque les sentiments, par petites touches, sans jamais verser dans le larmoyant même pour évoquer la pire des douleurs, celle de la perte d’un enfant. Andy Abramowitz excelle à montrer l’incompréhension entre hommes et femmes, le manque de communication et les petits arrangements avec la vérité. Il montre plus qu’il ne décrit, trouve toujours la justesse de ton et le dosage subtil entre humour et émotion, sur fond d’obsession du temps qui passe.

Jusqu’au bout on hésite, ne sachant pas vraiment si l’on doit souhaiter au groupe réuni un succès qu’il risque de ne savoir gérer ou un échec qui renverra ses membres, un peu plus désabusés ou un peu plus éclairés, à la monotonie de leurs vies. Et forcément, l’auteur nous renvoie à nos vies, à nos jeunesses trop brèves, à nos choix et à cet éternelle question : que ce serait il passé si j’avais pris ce chemin plutôt que cette route ?

« Thank you, good night » est de ces mélodies douces amères que nous gardons en tête bien après les dernières notes. 

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14 mars 2016

On regrettera plus tard de Agnès Ledig

On regrettera plus tard

Sortie VF le 2 mars 2016

Résumé de l'éditeur : chez Albin Michel

Cela fait bientôt sept ans qu'Eric et sa petite Anna Nina sillonnent les routes de France. Solitude choisie. Jusqu'à ce soir de juin, où le vent et la pluie les obligent à frapper à la porte de Valentine. Un orage peut-il à lui seul détourner d'un destin que l'on croyait tout tracé ? Avec la vitalité, l'émotion et la générosité qui ont fait l'immense succès de Juste avant le bonheur et Pars avec lui, Agnès Ledig explore les chemins imprévisibles de l'existence et du cœur. Pour nous dire que le désir et la vie sont plus forts que la peur et les blessures du passé.

Avis de Evenusia :

Il y a de ces livres dont la lecture fait du bien et celui-ci en fait partie. La vie des protagonistes de cette histoire va être complètement chamboulée par un soir d'orage. Voyageant dans une roulotte avec sa fille Anna-Nina, Eric cherche à fuir un drame, celui d'avoir perdu sa femme et ses peurs d'affronter la vie sans elle. Dans leur petite bulle, père et fille parcourent les routes au gré de leurs humeurs, sans jamais vraiment s'attarder nulle part, sans se créer d'attaches. Mais un soir d'orage, alors que la petite fille est prise d'une forte fièvre et que le toit de la roulotte est endommagé, Eric frappe à la porte d'une maison pour demander secours et est accueilli par Valentine, une jeune institutrice qui va bousculer ses certitudes.

Il y a toute une ribambelle de personnages très attachants qui sont noyés dans leurs soucis et ont du mal à prendre des décisions. C'est la petite Anna-Nina qui semble être la plus raisonnable, avec ses pensées si adultes et clairvoyantes pour ce petit bout de fillette. Plus qu'une histoire, ce roman est un gros bouquet de sentiments divers.

Le récit est raconté par plusieurs voix et c'est très agréable de connaître à la fois le point de vue de Valentine et celui d'Eric. On aura également un récit poignant se déroulant pendant la seconde guerre mondiale qui vient s'insérer dans l'histoire de ce couple et dont on ne connaîtra l'interlocuteur qu'à la fin du roman.

C'est une histoire très touchante, qui fleure bon l'amitié et les choses simples. L'écriture de l'auteure est fluide et aborde des thèmes tels que la solitude de façon émouvante mais toujours avec espoir et même parfois avec humour.

Le roman est parsemé de jolies citations, à relever et à garder. Plongez-vous dedans, ce sera comme un gros câlin réconfortant.

23 février 2016

D'après une histoire vraie de Delphine de Vigan

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Sortie le 26 août 2015

Résumé de l'éditeur : chez JC Lattès

« Ce livre est le récit de ma rencontre avec L.
L. est le cauchemar de tout écrivain.Ou plutôt le genre de personne qu’un écrivain ne devrait jamais croiser.»

Mon avis : 

Je ne vais pas ici vous parler en détail du contenu de ce roman, ce serait vous gâcher l'effet de surprise et vous empêcher d'échafauder tout un tas d'hypothèses qui, je l'espère, se révéleront toutes fausses. Je peux toutefois vous dire que l'auteure nous démontre à quel point l'être humain peut jouer avec les méandres de l'esprit. Manipulation, emprise, fascination, tout est permis pour arriver à son but. 

Le récit est à la première personne et raconté dans un certain désordre chronologique, pour mieux rentrer dans les détails de la vie de l’héroïne, elle même écrivain, et pour mieux nous perdre entre vérité et fiction. 

Car on surfe entre l’autobiographie et le thriller psychologique. On découvre des tranches de vie personnelles de l'héroïne, ses angoisses, ses peurs mais aussi ses joies. On apprend à connaître le quotidien ce cette écrivain qui au fur et à mesure se confond dans notre esprit avec Delphine de Vigan elle-même jusqu'à nous mettre dans le même état d'esprit que l'héroïne. On subit ses angoisses et on ressent les faits au moment où ils se déroulent. Mais surtout on comprend ce qui l'a menée à sa rencontre avec cette femme incroyablement fascinante qui est au cœur du récit. 

Bien sûr on tique sur quelques incohérences, non-sens et on grince des dents sur l'attitude parfois un peu passive de l'héroïne mais quelque part et si on ouvre les yeux, on connaît l'issue de ce roman depuis le début. C'est juste que nous aussi on se fait manipuler :D

L'auteure nous raconte-t-elle une histoire, ou son histoire ? Là n'est plus la question quand vous vous embarquez dans ce roman. 

Ce roman a obtenu le Prix Renaudot et le Prix Goncourt des Lycéens 2015

28 janvier 2016

Les Crève-Coeur #2 - Romain de Antonia Medeiros

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Sortie VF le 28 janvier 2016

Résumé de l'éditeur : chez La Bourdonnaye

Le monde étrange dans lequel grandit Germain Crèvecœur est peuplé de silences, de se-crets de famille, de chaussures usées qu’on adule, d’une Chinoise édentée cachée dans un placard et d’une tapisserie légendaire. Prisonnier de Romain et d’Édith – un père à la fo-lie fétichiste et une mère à l’amour excessif –, Germain cultive sa différence et recherche dans l’amertume de sa jeunesse le bonheur et la force d’aimer. Son incroyable parcours fascine, de son enfance à son adolescence, de son apprentissage à la découverte de la sen-sualité, de l’horreur de la mutilation à la magie de la création. En cela, Romain a marqué son fils de son empreinte indélébile.

L'avis de Merwelh : 

Romain est le deuxième tome de la saga des Crèvecoeur d’Antonia Medeiros, récit à la première personne qui raconte l’histoire du fils de Romain et Edith – à qui était consacré le premier tome - Germain Crèvecœur. Germain, célèbre créateur de chaussures parisien, l’a rédigé à l’attention de son fils avant de se suicider, pour lui raconter post mortem qui était son père.
Même si au final, je vous le recommande, j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman, pourtant ambitieux et bien écrit, pour plusieurs raisons.

La première est que je m’attendais à tout autre chose, induite en erreur par le titre. En effet ce n’est pas tant l’histoire de Romain que nous découvrons mais bien celle de Germain Crèvecoeur, de son enfance bayeusaine, à ses premiers succès parisiens. Qui était Romain, l’anti-héros de l’enfance de son fils ? Comment est il devenu ce père insensé, paradoxalement présent par la seule force de son absence alors qu’il vivait sous le même toit que son fils, asocial, violent et fétichiste jusqu’à la folie ? Nous ne saurons finalement pas plus que n’en savait le narrateur c'est-à-dire rien à part quelques faits délirants.

La deuxième est probablement liée à la forme. Le mélange d’une écriture très, presque trop, soignée  et classique (il faudra qu’on m’explique la référence à Marguerite Duras en quatrième de couv !) et d’un récit de souvenirs à la première personne crée une distance entre les personnages et le lecteur, un filtre qui atténue les émotions.

La troisième est purement personnelle mais je vous la livre parce qu’elle a orienté mes réticences : je fuis les livres (et les films) centrés sur des enfants ou des ados. Je n’y peux rien, la façon dont les adultes revisitent le monde de l’enfance m’énerve et leurs histoires d’enfants m’ennuient autant que quelqu’un qui voudrait me raconter son dernier rêve ! Et comme toute la première moitié du roman est précisément consacrée à l’enfance… Mais je sais que je suis un cas isolé (cf le succès des Harry Potter) donc vous n’aurez sans doute pas les mêmes réserves que moi.

Sans surprise, j’ai nettement préférée la deuxième partie, lorsque Germain quitte Bayeux et son enfance qui s’achève sur un événement grand-guignolesque… et moyennement crédible (non ! je ne vous spoillerez pas). Là démarre une quête obsessionnelle de la perfection en matière de chaussures de femme qui m’a rappelé une autre quête obsessionnelle, celle de Jean Baptiste Grenouille dans « Le Parfum » de Patrick Süskind, au point de me demander si le roman n’allait pas basculer dans un autre genre. Et je me suis surprise à enfin m’intéresser vraiment à l’histoire de Germain, à m’attacher à ce héros si maladroit avec ses semblables, cruel malgré lui, fuyant toute relation trop personnelle et à souhaiter ses premiers succès. Mieux, j’attends la suite !

3 novembre 2015

Captive : les nuits de Shéhérazade de Renée Ahdieh

Captive les nuits de shéhérazade

Sortie VF le 30 septembre 2015

Résumé de l'editeur : chez Hachette Romans

Même consciente du terrible sort qui l’attend, Shéhérazade se porte volontaire pour épouser le jeune calife Khalid Ibn al-Rashid. Même si elle sait qu’elle est promise à la mort au lendemain de ses noces, elle est prête à tout pour venger son amie Shiva, l’une de ses récentes épousées. Pour cela, elle doit d’abord gagner du temps, en narrant des contes à rallonge au calife. Chaque jour est une menace de mort et la jeune fille échappe plusieurs fois à l’exécution. À l’extérieur, les proches de Shéhérazade préparent le sauvetage de la jeune fille. Shéhérazade n’oublie pas qu’elle doit mettre au point une stratégie pour tuer celui qui est désormais son époux. Mais c’est sans compter l’amour qu’elle se met peu à peu à éprouver pour Khalid…

L'avis d'Izabulle:

Shéhérazade est nourrie de haine et de souhaits de vengeance. Le roi épouse chaque jour une nouvelle jeune fille de Rey, qui trouve la mort le lendemain à l'aube. Shiva, la meilleure amie de Shéhérazade, a été victime de ce tyran royal et elle entend venger son honneur.

Nous découvrons une héroïne extrêmement courageuse et surtout très bonne oratrice. Elle arrivera le premier soir à repousser son exécution en narrant une histoire magnifique au roi. Ce dernier intrigué de connaitre la suite, lui accorde un sursis d'une journée.

J'ai eu la chance de découvrir ce très beau livre qui m'a tout d'abord envouté par ses couvertures et typographies particulières.

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Je crois n'avoir jamais pris autant de temps pour découvrir physiquement un livre. Chaque chapitre est illustré d'une très belle présentation et la seconde couverture est une carte illustrée du royaume.

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Aussi, avant même de commencer ma lecture, je dois dire que j'étais déjà bien dans l'ambiance et envoûtée !

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Avec ce livre nous sommes dans une romance historique et d'aventure, aussi le langage est naturellement soutenu du fait de l'époque dans laquelle se situe l'histoire. Toutefois, ce qui démarque particulièrement ce roman, c'est la magie de la poésie qui est présente en filigrane du début jusqu'à la fin. Je suis tombée amoureuse de l'écriture de l'auteur qui est tellement aérienne et mélodique. Nous sommes réellement dans un conte des mille et une nuits et je crois que j'aurais particulièrement apprécié de pouvoir uniquement écouter cette belle poésie en me la faisant narrer.

Le rythme est assez lent, mais en cohérence avec ce que nous offre ce livre, c'est à dire une parenthèse littéraire. Malgré ce rythme particulier, je ne me suis jamais ennuyée. Les évènements liés aux jeux de pouvoir et de possession, créant des batailles et affrontements, sont très intenses en émotion.

Un suspense nous tient également tout du long. Combien de temps va vivre Shéhérazade? Chaque nouvelle journée est un moment d'espoir, chaque aube permettant de distribuer de nouvelles cartes à nos personnages.

Shéhérazade est une captive et pourtant elle regorge d'indépendance, de force et de féminisme. Elle est clairement le personnage central du roman. Elle devient celle pour qui tout le monde se déplace, celle dont ont parle, celle qui est invincible... le personnage de Shéhérazade est réellement intéressant et j'avoue avoir parfois attendu avec impatience ses reparties piquantes et particulièrement intelligentes.

Aussi, je ne peux que vous recommander ce livre extrêmement dépaysant que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir.

Citation: "L'instant en soi fut fugitif, et passa presque inaperçu à ses pensées où elle s'était soigneusement réfugiée pour y trouver la diversion nécessaire".

16 octobre 2015

Moi, Benjamin V., 33 ans, l'âge du Christ, et toujours pas de miracle en vue... de Laurent Moreau

Moi Benjamin V

Sortie VF le 8 octobre 2015

 

Résumé de l'Editeur: chez Editions La Bourdonnaye

Benjamin est un grand adolescent d'un peu plus de 30 ans qui semble n'avoir qu'un but dans l'existence : défendre son titre âprement gagné de "roi de la lose". A son âge, il ne sait toujours pas quoi faire de sa peau de vieil enfant ou de jeune grande personne, c'est selon. Il se nourrit toujours de junk food, passe son temps devant les séries télé et collectionne méticuleusement faux plans et galères. Il fait le désespoir de ses parents, d'autant que même son jeune frère est déjà casé, avec la déjà chiante Marie-Clémentine, et déjà bientôt père. L'heure de l'ultime remise en question a donc sonné. Bardé de sa bonne humeur et de son inoxydable foi en la vie, Benjamin le Bordelais part ouvrir un bar à vins... en Laponie. Ah ! la Laponie ! Le pays des rennes, du froid, du Père Noël et de Lotta, jeune femme volage et incertaine de ses choix, mais belle comme le diable. Autant d'embrouilles au centimètre carré, c'est un appel à la gourmandise ! 
 

L'avis d'Izabulle:
Benjamin B. a 33 ans et fait partie de ces adulescents trentenaires qui refusent de grandir, scotchés dans le passé avec leurs mangas et jeux-vidéos. 
Dans ce petit livre de 140 pages, Benjamin nous fait partager un épisode bien particulier de sa vie, qui se déroule sur quelques mois et l'emmène de Bordeaux en Laponie, le pays du père Noël.
Je ne saurai dire si ce livre correspond à un style littéraire particulier, mais ce que je sais, c'est que je n'ai jamais lu de livre comme celui-ci.

Il est écrit comme une biographie, avec une quasi absence de dialogue. Le rythme est très rapide,  le lecteur étant régulièrement pris à témoin des événements qui se déroulent. L'humour et la dérision sont omniprésents, ce qui rend la lecture très agréable et fluide.

Nous n'avons également pas de doute sur le sexe de l'auteur qui a une écriture qui transpire la testostérone et porte un regard sans nuance sur l'amour. Un regard également tout en distance et bien masculin de notre société, bien trop compliquée à son goût. D'ailleurs, ce langage fleuri et volontairement provocateur n'a pas été sans me rappeler le roman "Love game" mais en occultant le côté érotique bien sûr, car il n'est pas question de cela dans ce roman.
Mais justement, qu'est ce que je retiens au final de cette lecture ?... et bien je n'en sais fichtrement rien. Y avait-il une morale ou une certaine philosophie à retenir ? Aucune idée !!! Tout ce que je sais, c'est que je ne me suis pas ennuyée un instant, que je me retrouvais dans toutes les références faites aux années 90, en passant de Dragon ball Z, aux lessives Bonux et phrases cultes de Terminator... bah parce que moi aussi j'ai dépassé la trentaine et que donc ça m'a bien parlé ce condensé de bêtises réuni dans 140 pages !!!

En fait, je crois que ce roman m'a quelque peu rendue nostalgique, c'est comme si j'avais passé plusieurs jours avec mon frère, lui aussi la trentaine plus que passée et qu'une fois le livre fini, il s'agissait de l'heure des aux revoirs. 

Un livre surprenant, moderne et attachant. 

Vous pouvez également l'acheter directement sur le site des Editions La Bourdonnaye

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