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Les chroniques d'Evenusia
thriller
31 mars 2017

Ce qui se dit la nuit de Elsa Roch

ce qui se dit la nuit

Sortie VF le 8 février 2017

Présentation de l’éditeur : chez Calmann-Lévy

«Je ne crois pas au hasard.

Ni aux malédictions.

Sinon je ne serais pas flic.» Amaury Marsac

Rentrer chez soi.

Tout oublier après le cadavre de trop, vingt ans dans la police à collectionner les «ides»: homicides, infanticides, parricides... À peine quadragénaire, le Commissaire Amaury Marsac a l’impression de porter mille ans de noirceur sur ses épaules. Il n’en peut plus. Il fuit Paris direction le village de ses origines.

Mais alors qu’il renoue avec Elsa, son amour de jeunesse, une vieille dame est retrouvée morte chez elle, égorgée et tondue, un morceau de tissu bleu cousu au niveau du coeur.

Cette femme, c’est Marianne, une figure bienveillante de son passé. Horrifié, Marsac s’impose dans l’enquête. De nouveau happé par les sombres coulisses de l’âme humaine, il va devoir démêler passions amoureuses et superstitions, blessures de l’enfance et cicatrices de l’Histoire jamais refermées.

L'avis de Linagalatée :

Manon a écrit une lettre à Amaury lui demandant de venir, qu’il se passait des choses étranges au village. Ca tombe bien, Amauray Marsac a besoin de repos. Commissaire au 36, il a eu sa dose de cadavres. A presque quarante ans, il traine chaque affaire comme un boulet qui l’empêche de vivre. Mais, le boulet le plus lourd est quand même celui de Solène, sa petite sœur, morte noyée, et dont le corps n’a jamais été retrouvé. Si lui et son frère n’avaient pas détourné les yeux une minute, Solène serait toujours en vie.

Manon est la sœur d’Elsa. Manon a le cerveau un peu dérangé parfois, elle est née avec le cordon ombilical autour du cou et ce petit manque d’irrigation, a généré des troubles. Mais Manon est également une très belle jeune femme, tout comme Elsa. Elsa, le grand amour inavoué d’Amaury.

Marianne Touret a été très présente pour Amaury quand il a perdu sa sœur, et elle est restée très proche de Manon et d’Elsa. Aussi, quand son corps est retrouvé mutilé, le crâne rasé et un bout de tissu cousu sur le cœur, tous sont sous le choc.

Bien sûr, il y en aura toujours pour dire que Marianne était une sorcière, qu’elle savait faire des sorts. Mais Amaury la connaît mieux que personne, Marianne ne faisait de mal à personne, elle, qui avait déjà tant souffert. Et ses deux fils ne sont pas pour rien dans ses souffrances, deux rustres à peine éduqués, que seul son mari René parvenait à tenir. Mais René est mort d’une crise cardiaque, et c’est là que tout à commencé à aller de travers.

La belle Manon et ses secrets qu’elle seule connaît, et que seule Elsa arrive à calmer.

Marianne, la douce, la tendre, qui ne méritait pas cette fin, indigne d’elle.

Les fils Touret, alcooliques, violents, qui appelaient leur mère « la vieille ».

Amaury, écorché vif, très ébranlé par la mort de Marianne et l’attitude de Manon.

Les deux Vieux, Ferdinand et Henri, eux aussi un peu herboristes et sorciers, et qui ont bien une idée sur la question de qui a pu zigouiller la Marianne.

Et enfin les policiers du village, que la venue d’Amaury dérange, ils n’ont pas besoin d’un gars de Paris pour résoudre une enquête aussi facile, et il ferait beau voir qu’il vienne marcher sur leurs platebandes !

Autant de personnages truculents, berrichons de père en fils, la terre collée aux sabots, pleins de poésie et de tendresse. Parce que certes il y a eu meurtre, mais cette vie paysanne, pleine de charme, est savamment racontée par Elsa Roch, qui a su en extraire toute l’essence.

Il y a le meurtre oui, mais il y a aussi ces hommes et ces femmes, loin du tumulte de la ville, avec leur façon de vivre et de penser, accrochés à leur terroir et à leurs coutumes ancestrales. Ils n’oublient pas que la Marianne, c’était quand même une sorcière, et il arrive que parfois, les sorcières soient tuées.

Un roman que j’ai adoré, je me suis imaginée ces paysages berrichons, ces soirées au coin du feu, ces vieilles bâtisses aux cours pavées, je n’imaginais pas du tout un roman policier ainsi, quelle magnifique surprise. Car malgré tout, l’enquête n’est pas laissée au hasard, ni bâclée. 

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23 mars 2017

Un cri sous la glace de Camilla Grebe

un cri sous la glace

Sortie VF le 1er Février 2017

Présentation de l’éditeur : chez Calmann Levy

AVEZ-VOUS DÉJÀ PERDU LA TÊTE PAR AMØUR ?

Emma, jeune Suédoise, cache un secret : son patron Jesper, qui dirige un empire de mode, lui a demandé sa main. Mais il ne veut surtout pas qu’elle ébruite la nouvelle. Deux mois plus tard, Jesper disparaît sans laisser de traces et l’on retrouve dans sa superbe maison le cadavre d’une femme, la tête tranchée. Personne ne parvient à l’identifier.

Peter, policier émérite, et Hanne, profileuse de talent, sont mis en tandem pour enquêter. Seul problème, ils ne se sont pas reparlé depuis leur rupture amoureuse dix ans plus tôt. Et Hanne a aussi un secret : elle vient d’apprendre que ses jours sont comptés.

Dans un Stockholm envahi par la neige, un double récit étourdissant prend forme. Chaque personnage s’avère cacher des zones d’ombre. À qui donc se fier pour résoudre l’enquête ?

L'avis de Linagalatée :

Peter Lindgren est un flic aguerri, ce n’est pas un cadavre de plus qui va l’effrayer ! Mais quand le cadavre en question est le corps mutilé d’une femme décapitée, qui plus est, et que la tête a été placée en face de la porte d’entrée comme une maîtresse de maison accueillant ses invités, la situation peut faire froid dans le dos.

Pas de piste, pas d’empreintes, pas d’indice, et pas de nom non plus. C’est le corps sans vie d’une femme sans nom.

La seule chose que l’on sache, c’est que ce corps se trouve dans le magnifique appartement de Jesper Andreas Orre, le très célèbre directeur général de la chaîne de vêtements Clothes&More, cible de tous les paparazzi pour ses nombreuses conquêtes, et que celui-ci a disparu...

Manfred Ollson, son fidèle coéquipier, va le seconder dans cette enquête, l’équipe est renforcée par Sanchez. Mais devant l’absence total d’indices, ils vont devoir faire appel à des ressources supplémentaires et au fait de ce type de crimes.

Jesper, Emma Bohman le connaît très bien, puisqu’il est son patron et petit ami. Le problème est qu’avec tous ces paparazzi à ses trousses, ils ne peuvent se montrer ensemble où que ce soit, et Emma commence à trouver la situation pesante. Aussi, quand il y a deux mois, il lui a offert ce magnifique et énorme diamant, en guise de bague de fiançailles, elle s’est dit que finalement la situation n’était pas si terrible, et que très bientôt, elle serait Madame Orre, et se montrerait au bras de Jesper en toute légitimité. D’ailleurs, ce soir, Emma a préparé un diner de fiançailles digne de ce nom, mais Jesper, qui est toujours d’une ponctualité d’horloge, ne vient pas et ne prévient pas, ce qui n’est pas du tout dans ses habitudes.

Les jours passent, Emma continue de travailler comme vendeuse chez C&M, et Jesper ne donne aucun signe de vie. Et, même si Olga est désespérée, elle ne peut pas en parler à ses collègues, puisque leur liaison est secrète.

Hanne est mariée à Owe Lagerlin-Schön depuis de nombreuses années, mais le couple n’est plus que l’ombre de lui-même. D’une part parce que Hanne est atteinte d’Alzheimer, et même si elle n’en est qu’au début, les premiers signes se font durement sentir. Pour elle qui était une profileuse de grande renommée, la situation est insurmontable. Et d’autre part, parce que Hanne a quitté Owe pour un autre homme, et est revenue, car cet homme ne s’est jamais présenté à leur rendez-vous.

Mais quand la Brigade Criminelle décide de faire appel à elle pour résoudre cette enquête, contre la volonté de Owe, elle part. Ce sera peut-être la dernière occasion pour elle de se sentir encore utile, ensuite la mémoire la quittera petit à petit, et elle sombrera dans les méandres d’une mémoire vide.

Waow, tous les personnages sont d’une richesse et d’une complexité incroyable.

Que ce soit Emma, de par son enfance compliquée et sa vie au cours de laquelle elle a été manipulée et bafouée.

Ou Peter, mari et père absent, plus marié avec son travail qu’avec sa femme, comme beaucoup de flics, il traine derrière lui, quelques casseroles également.

Quant à Hanne, elle est toute en finesse et fragilité, sur le fil du rasoir. Elle sait que le temps va lui manquer, mais elle a une telle soif de vie et de bonheur, que son personnage est certainement le plus attachant de tous. Ses faiblesses, ses déceptions, ses regrets, beaucoup de femmes se reconnaitront quelque part en elle.

Un excellent roman, haletant, effrayant parfois, mais addictif comme le sont les excellents polars nordiques.

22 février 2017

After Anna de Alex Lake

After Anna Alex Lake

Sortie VF le 8 février 2017

Présentation de l’éditeur : chez Pygmalion

Une petite fille de cinq ans disparaît à la sortie de son école. La police n’a aucun indice. Pas la moindre piste sérieuse. La presse s’empare du fait divers et ne recule devant rien. Ses parents, Julia et Brian, vivent l’épreuve la plus effroyable qui soit. 

Pourtant, une semaine après l’enlèvement, Anna leur est rendue, indemne. Sans aucun souvenir de la semaine qui vient de s’écouler. 
Mais pour Julia, le pire reste à venir.

L'avis de Linagalatée :

Julia et Brian Crowne sont les heureux parents d'Anna, une jolie petite brunette de 5 ans, pleine de vie. Mais dans le couple plus rien ne va, Julia s’ennuie. Elle est avocate dans un grand cabinet et Brian est instituteur de primaire. Ils se sont rencontrés sur les bancs de la fac, Brian était tellement beau. Il l’est toujours mais aujourd’hui cela ne suffit plus à Julia, qui lui a annoncé sa décision de divorcer.

Aujourd’hui c’est au tour de Julia de récupérer Anna à l’école, mais cette satanée cliente l’a mise en retard, et Julia n’a plus de batterie sur son portable. Ce ne serait malheureusement pas la première fois qu’une telle chose se produit, elle aurait dû prévenir l’école, mais plus de batterie, est un cas de force majeure.

Elle se dépêche autant qu’elle peut dans les bouchons, et arrive avec une demi-heure de retard. Anna n’est plus là, personne ne l’a vue sortir, ni partir, ni avec qui.

Certaines qu’elles vont la retrouver, Julia, les institutrices et la directrice de l’école partent à sa recherche. Brian est prévenu. Lui aussi la cherche, mais force est de constater, quand la nuit tombe, qu'Anna est introuvable. La police est prévenue et les recherches commencent véritablement, mais on a déjà perdu beaucoup de temps, et comme tout le monde le sait, les premières heures sont primordiales.

Cette première partie pose et parle de la disparition de Anna et de l’état d’esprit de Julia et Brian, qui de fait ne forment plus un couple à proprement parlé, et ne se soutiennent absolument pas dans la douleur.

Brian est plus introverti, il a toujours été, et c’est bien ce que Julia lui reproche, pendu aux basques de sa mère. Un petit garçon bien sage, bien obéissant, qui fait tout ce que lui dit sa petite maman chérie ! Il recherche Anna sur les forums et dans les méandres les plus obscurs et les plus glauques de la toile.

Julia, elle, crie sa douleur et doit affronter seule les déclarations des journalistes qui se déchaînent contre elle. Ils parviennent à obtenir des informations, on ne sait pas trop comment, sur ses faits et gestes, et forcément tout est commenté, déformé, amplifié sur tous les médias, du journal télévisé au journal papier, à facebook, instagram, tweeter. Chacun exprimant chaque fois un peu plus sa haine envers Julia et la condamnant pour n’avoir pas été à l’heure à l’école, avec des hashtags plus haineux les uns que les autres : #mereindigne, #tamerelapute.

L’auteur nous décrit d’une manière très juste la douleur de chacun et sa façon de la ressentir, et de la vivre. Les paroles sont fortes, percutantes, on se prend vraiment de pitié pour Julia, qui culpabilise tellement d’avoir une fois encore fait passer son travail avant sa fille, mais on n’imagine jamais de telles conséquences, on croit toujours que ça n’arrive qu’aux autres. Mais c’est bien là son seul crime, et toutes les accusations qu’elle lit contre elle la déchirent encore plus.

Et puis, Anna revient, une semaine après. Une semaine pendant laquelle nul ne sait ni où elle était, ni avec qui, ni ce qu’elle a fait, ni ce qu’on lui a fait, pas même elle. Elle n’a pas l’air d’avoir subi le moindre traumatisme, elle est toujours aussi souriante, gaie.

Et là d’autres éléments se déchainent dont Julia va à nouveau être la cible, Tout et tous accablent cette pauvre mère, qui va se débattre comme une lionne parmi tous ces tissus de mensonges, ces manipulations.

Elle voudrait juste être tranquille avec sa fille !

Une seconde partie à couper le souffle, rien ne vous sera épargné. On tourne les pages fébrilement, tremblant à l’idée de ce qui va encore pouvoir se passer, effrayé presque !

Prévoyez une nuit blanche en perspective, car c’est bien ce qui vous attend. L’auteur vous appâte avec de beaux mots, puis vous happe dans les filets de son histoire pour vous abandonner à la fin de votre lecture dans un état d’abasourdissement total, vous tiendrez encore le roman dans vos mains, les yeux écarquillés et la bouche ouverte, encore sous le choc des évènements, des mots, de tout ce que votre cerveau a imaginé.

Un thriller diaboliquement addictif, tant par l’écriture, que par le caractère des personnages, et l’histoire. Cette histoire, … il est à parier qu’après cette lecture, si vous êtes parents, vous ne serez plus jamais en retard pour récupérer vos enfants à l’école.

13 février 2017

Toxique de Niko Tackian

 

TOXIQUE

 

Sortie VF le 4 janvier 2017

Présentation de l’éditeur : chez Calmann-Lévy

ELLE AIME SABOTER LA VIE DES AUTRES,

ELLE N’ÉPROUVE AUCUNE EMPATHIE,

ELLE POURSUIT UN BUT. ELLE EST TOXIQUE.

Mais ça, Tomar Khan, un des meilleurs flics de la Crim, ne le sait pas. Nous sommes en janvier 2016. La directrice d’une école maternelle de la banlieue parisienne est retrouvée morte dans son bureau. Dans ce Paris meurtri par les attentats de l’hiver, le sujet des écoles est très sensible. La Crim dépêche donc Tomar, chef de groupe de la section 3, surnommé le Pitbull et connu pour être pointilleux sur les violences faites aux femmes.

À première vue, l’affaire est simple, « sera bouclée en 24 heures », a dit un des premiers enquêteurs, mais les nombreux démons qui hantent Tomar ont au moins un avantage : il a développé un instinct imparable pour déceler une histoire beaucoup plus compliquée qu’il n’y paraît.

L’avis de Linagalatée :

Gilles Lebrun paraissait être le coupable tout désigné dans cette affaire de meurtre. Il est le dernier à avoir vu Madame Seydoux, la directrice de l’école maternelle vivante.

Malheureusement il a disparu, sitôt son méfait accompli, et sans lui, il va être quand même être très difficile de trouver un mobile qui tienne la route.

Tomar Khan dit le Pitbull, chef de groupe, et l’un des meilleurs flics de la Crim, va être appelé sur cette affaire. Totalement impliqué dans son travail, on pourrait aller jusqu’à dire qu'il est complètement investi, il a une idée de la justice plus proche du justicier que du tribunal.

Mais les choses ne sont pas si simples.

Rhonda, Francky et Dino travaillent sous les ordres de Tomar. Rhonda ne fait pas que travailler pour lui, ils partagent une relation quelque peu compliquée. Ensemble sans l’être officiellement, Tomar a tendance à débarquer chez Rhonda un peu comme il l’entend, dans la vie comme au boulot, un électron libre.

En récupérant tous les petits bouts d’indices qu’ils peuvent, l’équipe va tout doucement remonter la piste qui leur apportera les explications nécessaires à la résolution de ce meurtre.

Mais Tomar, se fait taciturne, distant, secret, si bien que Rhonda se demande vraiment l’importance qu’elle tient dans sa vie. Et pourtant des choses, Tomar en aurait beaucoup à raconter, mais il n’est pas dans ses habitudes de se confier, sauf à son ex-femme et à son sac de frappe. Il le cogne comme s’il voulait sortir toute sa haine et sa colère.

Tomar va devoir apprendre à faire des concessions s’il ne veut pas devenir fou.

Quel personnage attachant, Tomar, bête blessée depuis l’enfance, ne pourra pas vous laisser indifférent. Il a une telle souffrance en lui, il dégage une telle détresse secrète, qu’on se demande bien quels peuvent être ses démons.

Rhonda, elle, ne peut que patienter. Elle sait qu’elle l’aime, mais elle sait également que tous ses efforts pour tenter de l’amadouer seront vains tant que Tomar ne sera pas en paix avec lui-même. Ce sera un long chemin avec peut-être au bout un espoir de bonheur. Elle est un modèle de compréhension, d’empathie, d’écoute, dans le monde brutal et incertain qu’ils vivent au quotidien.

Une énigme bien menée, des personnages aux caractéristiques complexes, font de ce thriller une lecture très agréable et pleine de suspense. L’avancement de l’enquête est clair et concis, sans fioriture inutile, en quelques mots l’essentiel est dit, et au fil de la lecture on peut aisément se représenter les scènes. L’auteur nous raconte plein de choses mais laisse notre imagination faire le reste.

11 février 2017

Ragdoll de Daniel Cole

Ragdoll - Daniel Cole

Sortie VF le 9 mars 2017

Présentation de l'éditeur chez : La Bête Noire / Robert Laffont

Un corps. Six victimes. Aucun fil rouge.

Votre nom figure sur la liste du tueur. La date de votre mort aussi…

La police découvre un cadavre composé de six victimes démembrées, assemblées entre elles par des points de suture telle une marionnette, et que la presse va rebaptiser Ragdoll, la poupée de chiffon.

L’inspecteur Fawkes, qui vient juste d’être réintégré à la Metropolitan Police de Londres, dirige l’enquête sur cette épouvantable affaire, aidé par son ancienne coéquipière, l’inspecteur Baxter.

Le tueur nargue la police en diffusant via les médias une liste de six noms, et en précisant les dates auxquelles il compte les assassiner.

Fawkes et Baxter réussiront-ils à sauver ces six personnes, quand le monde entier garde les yeux braqués sur chacun de leurs mouvements ?

L’avis de Linagalatée :

Samantha est membre du jury dans un procès retentissant, qui dure depuis deux mois maintenant. Un fou furieux a fait 27 victimes en 27 jours, de jeunes prostituées entre 14 et 16 ans, Naguib Khalid, musulman d’origine pakistanaise, qui travaillait comme chauffeur de taxi à Londres.

L’inspecteur de police qui a procédé à son arrestation, William Oliver Layton-Fawkes, dit Wolf, est présent depuis 46 jours dans la salle d’audience. Pour lui, le verdict est certain, même si les preuves ne sont pas toutes irréfutables, Khalid va être condamné.

Quand le verdict est enfin rendu après 5 heures de délibérations, Wolf se rue sur Khalid, le rouant de coup de poing et de pieds, le laissant ensanglanté, avant que la sécurité ne le maîtrise et ne le menotte.

Quatre ans plus tard, il est appelé sur une scène de crime avec Simmons, son supérieur, alors qu’il est en congés, l’affaire doit être grave. Et elle l’est, un cadavre composé de six corps dont les différentes parties ont été cousues entre elles, est suspendu au plafond d’un appartement en face de chez lui, par de multiples fils, tel une marionnette, et dont l’une des mains semble indiquer une direction. Et comme si la scène n’était pas assez horrible, Wolf, en soulevant les longs cheveux de la victime qui lui cachaient le visage, se retrouve nez à nez avec une vieille connaissance.

Emily Baxter, aidée de Alex Edmonds son stagiaire, va rejoindre l’équipe en charge de cette enquête. Elle et Wolf ont été très proches avant l’affaire du tribunal qui a coûté à Wolf, son mariage, son travail, son intégrité mentale. Il y a beaucoup perdu, tant il était persuadé d’avoir raison au sujet de Khalid.

Mais l’heure n’est plus à cette affaire, il va falloir les forces de tous pour parvenir à boucler cette affaire sans y laisser trop de plumes.

Quand Andréa Hall, l’ex-femme de Wolf, fait une annonce fracassante à l’antenne de la télévision pour laquelle elle est journaliste, la peur s’installe. Elle a annoncé une liste de noms de personnes ainsi que les dates de leur mort.

La première priorité est de tenter de retrouver quelle partie du corps de Ragdoll appartient à qui et quel est le lien entre les victimes, mais la chose n’est pas aisée devant le peu d’indices dont ils disposent.

La seconde est de protéger les personnes dont le nom figure sur la liste, d’une éventuelle tentative de meurtre. Mais l’horloge tourne, tic, tac, tic, tac, les minutes et les heures s’égrainent trop vite, et le 14 juillet, date de la dernière mort annoncée, approche à grands pas.

Toutes les idées sont les bienvenues, mais des idées il n'y en a pas beaucoup, quand il n’y a aucune piste sérieuse.

Encore un thriller psychologique dans lequel il fait bon se plonger.  Des personnages étonnants, recelant les secrets les plus fous. Une enquête pas évidente du tout, en fait deux enquêtes, celle de Ragdoll, et celle des dates de morts annoncées.

Wolf, qui a pété les plombs au tribunal quatre ans plus tôt, et qui a subi un internement, n’en est évidemment pas ressorti indemne. Et même s’il a pu réintégrer la police, il garde une noirceur interne qui le fait s’isoler des autres. Seule Baxter lui garde son entière confiance, mais finalement se met également à douter de l’idée de le conserver sur cette enquête. C’est un homme meurtri auquel on a à faire maintenant, et certainement encore obsédé par ce drame.

Baxter, elle, est une femme énergique, très intuitive. Elle aime Wolf indéniablement, peut-être un peu plus que ce qu’elle veut bien admettre. Elle prend souvent d’énormes risques pour prendre son parti et le soutenir du mieux qu’elle peut, mais elle aussi a ses démons, que Wolf a toujours cachés aux autres membres de l’équipe. Ils se protègent l’un l’autre, tacitement.

Alex Edmonds n’est que stagiaire, mais il a une intuition extraordinaire, il sent les choses, un peu comme Wolf quand il était plus jeune. Il va être papa sous peu et culpabilise de n’être pas aussi présent qu’il le voudrait auprès de la future maman, mais lui aussi devient obsédé par ragdoll, jusqu’à passer plusieurs nuits d’affilée au commissariat pour tenter de démêler cet incroyable sac de noeuds.

Devant le peu de résultats obtenus, Simmons, leur responsable va également être obligé de mettre la main à la pâte.

Toute une équipe impliquée corps et âme pour tenter d’épargner des innocents, peut-être pas si innocents que ça.

Ce roman est  annoncé comme le premier d’une série d’enquêtes, j’ai hâte de voir comment vont évoluer les personnages de Wolf et Baxter.

Un roman addictif, que j’ai eu du mal à poser, tant j’étais imprégnée de l’histoire, et j’ai du me faire violence plus d’une fois pour ne pas allumer la lampe de chevet et continuer ma lecture.

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5 février 2017

Dompteur d'anges de Claire Favan

Dompteur d'anges

Sortie VF le 16 février 2017

Résumé de l'éditeur : chez Robert Laffont, collection La Bête Noire

On ne choisit pas sa famille. Encore moins celle de son ravisseur... 

Condamné pour un meurtre qu'il n'a pas commis, Max Ender a été jeté en pâture à ses codétenus par ceux-là mêmes censés assurer l'ordre et la discipline au sein de la prison. Lorsqu'il est reconnu innocent et libéré, ce n'est plus le même homme. Il n'a désormais plus qu'une seule idée en tête : se venger de cette société qu'il hait par-dessus tout.
Pour frapper ses bourreaux au coeur, il va enlever leurs 

L'avis de Linagalatée : 

Dès les premières pages, le ton est donné. Max Ender n’est pas un enfant désiré. Il est né d’un accident et est arrivé dans la vie de sa maman, Faye, quand elle avait 16 ans, et il en a tout juste 19 quand elle disparaît.

Il n’embrasse pas l’avenir que Faye avait rêvé pour lui. Elle avait dû travailler très tôt pour subvenir à leurs besoins et aurait voulu que Max devienne « quelqu’un », surtout qu’il est loin d’être bête, mais la vie et Max en ont décidé autrement. Très habile de ses mains, il exécute de menus travaux, qui lui suffisent pour vivre. Il se lie d’amitié avec Kyle de 10 ans son cadet, le fils d’un couple pour lequel il exécute des travaux de peinture, et il trouve ça très chouette d’avoir un copain.

Malheureusement, Max n’est décidemment né sous une bonne étoile. Kyle est retrouvé dans les bois par Max, violé et assassiné. Max est arrêté, jugé et emprisonné à vie avec une peine de sûreté de 30 ans. Autant dire qu’il sera vieux et cassé quand il sortira, si jamais il en sort vivant, les gardiens l’ont mis en cellule avec une baraque humaine, qui se fera un malin plaisir de répandre l’objet de la condamnation de Max, et on sait tous ce qui arrive aux violeurs d’enfants, en prison.

Les coups bas pleuvent de toute part, viols, coups de couteau, bastonnades, il est recousu de partout, il est le mec aux 1000 points de suture, fait d’incessants séjours à l’infirmerie, mais dès qu’il est à peu près en forme, Max aime à aller travailler, on lui donne plein de trucs à bricoler et réparer, c’est sa soupape, ce qui le fait encore tenir, un jour après l’autre.

Après 6 ans de ce calvaire insoutenable, Max sort libre, le véritable coupable a commis un second meurtre. Il a été appréhendé et a avoué pour le viol et le meurtre de Kyle.

Plus personne n’ose regarder Max en face, tant ils ont honte, surtout les gardiens, qui l’ont délibérément jeté entre les griffes des autres détenus en dévoilant le motif de son incarcération. Il a pourtant 1000 fois crié son innocence.

C’est un Max, détruit, brisé et rempli de haine qui sort de prison, et le dédommagement qu’il a reçu pour compenser le préjudice qu’il a subi, ne pourra jamais remplacer tout ce qu’on lui a volé. Personne ne lui a fait d’excuses, ils ont juste ouvert les portes de la prison les unes après les autres, et Max est sorti.

Max s’est instruit en prison, il a beaucoup lu et appris sur la psychologie, la manipulation mentale et sur la survie en milieu hostile, et il compte bien mettre ses connaissances à profit pour assouvir sa vengeance. Il n’oubliera personne.

Mais Max est aussi devenu une bête féroce, il va frapper où ça fera le plus mal à ses victimes : la chair de leur chair.

Il va kidnapper un premier enfant, le fils du gardien de prison qui l’a balancé en pâture aux autres détenus.

Le petit Tom Porter, est le premier sur sa liste, le fils du chef des gardiens de la prison. Il devient Cameron, le premier de ses bras armés qui vont le venger. D’autres suivront.

Dans la folie meurtrière qu’est celle de Max, on se demande s’il y aura des limites, et une fois sa vengeance assouvie, trouvera t’il le repos et libèrera t’il les armes de sa vengeance ou disparaitra t’il avec elles ?

Quelle histoire ! Diaboliquement géniale, terriblement addictive !

Si j’insiste beaucoup sur le début de cette histoire et sur les sévices subis par Max, c’est pour bien vous imprégner du personnage qu’il va devenir, complètement incontrôlable dans une société qui l’a anéanti, et également parce qu’il m’est impossible de vous parler de ce qui n’est pas révélé dans la 4ème de couv.

Il faut, pour ressentir ce roman, s’en imprégner, se prendre en pleine face les différents évènements de l’histoire, comme on se ferait percuter par un bus.

Il faut se couler dans la peau de Max, s’immiscer dans les méandres de son cerveau, subir chaque violence, chaque souffrance, chaque indifférence.

Bien sûr la morale nous dicte que son attitude n’est pas la bonne, mais qui est-on  finalement, confortablement installé dans notre fauteuil préféré avec une tasse de bon thé et cet excellent thriller entre les mains, pour savoir vraiment ce que nous aurions pu faire à sa place ?

Le personnage de Max n’est pas attachant, ça non ! On le haïrait même pour ce qu’il fait ou fait faire, mais vous verrez finalement que vous finirez, peut-être pas par l’aimer, mais peut-être comprendre, ne serait-ce qu’un tout petit peu, comment il a construit sa haine, qui est devenue le moteur de sa misérable vie.

Alors je vais vous demander, comme Claire Favan l’a fait pour moi, qu’auriez-vous fait à la place de Max ?

Je n’ai pas trouvé de réponse à cette question, franchement je ne sais pas ce que j’aurais fait. Et vous, vous savez ?

J’ai eu la chance de recevoir ce roman de La Bête Noire dédicacé de la main de l’auteure, un très grand merci à tous.

C’est un thriller de très haute qualité, tant par la cohérence de l’histoire et des évènements qui l’émaillent, que par l’écriture. On en redemande !

23 octobre 2016

La rage de Zygmunt Miloszewski

La rage

 

Sortie VF le 8 septembre 2016 

Présentation de l’éditeur : chez Fleuve Editions

Le procureur Teodore Szacki n'est pas au mieux de sa forme depuis qu'il a quitté Varsovie. Il se sent en perpétuel décalage, tant dans sa vie de couple que dans ses relations avec sa fille adolescente. 
Est-ce pour cela qu'un jour, il ne prend pas l'exacte mesure d'une plainte pour violences conjugales ? Avec des conséquences effroyables pour l'épouse battue... 
Ou bien est-il simplement perturbé par une étrange enquête pour meurtre dont il a hérité - portant sur un squelette dont les os appartiendraient à plusieurs victimes... ? 
Teodore Szacki va vite se rendre compte que les deux affaires pourraient être liées. La piste d'un insaisissable redresseur de torts se dessine, quelqu'un œuvre dans l'ombre, visiblement déterminé à rendre la justice pour pallier l'incurie des services de police.

L'avis de Linagalatée

Teodore Szacki procureur à Olsztyn, petite ville de Pologne est un homme plein de courroux, c’est ainsi que le qualifie Helena, sa fille adolescente. Il vit depuis peu avec Zenia, sa nouvelle compagne et Helena qui vivait avant à Varsovie avec sa mère. Dire que les deux s’entendent bien, serait un euphémisme, elles ne se supportent pas et chacune à sa façon, titille sans cesse Teodore pour savoir laquelle il préfère. Des querelles de femmes jalouses qui passent bien au-dessus de Teo, lui il voudrait juste être tranquille.

La vie serait assez paisible finalement, si ce n’était ces éternels embouteillages, ce gris, ce froid, cette brume, ce crachin, ce gel ! Et surtout si ce n’était ce jeune élève-procureur Edmund Falk dont il est le supérieur, mais qui se comporte comme un petit coq érudit, qui se targue d’être un habitant de Olsztyn pur jus, contrairement à Tél. Pffff, mais quelle importance ?

Le Commissaire adjoint Jan Pawel Bierut va épauler des deux procureurs sur une enquête, qui de prime abord semble assez simple. Un squelette, reste juste à savoir à qui il appartient, il a l’air bien ancien, plus un seul morceau de chair ni aucun tendon, tout a été nettoyé.

La particularité de ce squelette est qu’il a été découvert dans une espèce  de construction close, en béton armé, pouvant dater de la guerre, et peut donc être là depuis 20 ou 30 ans.

Le professeur de médecine légale, le docteur Ludwik Frankenstein (ça se s’invente pas quand même) vient de soulever un point anodin mais qui va faire de cette enquête un mystère. Ce squelette a tous ses os, aucun ne manque, même pas de tout petits os de l’oreille, et ça, vu l’endroit où il a été retrouvé, ce n’est pas du tout, du tout, normal ! Aucun petit os n’aurait été emporté par une souris ou autre petit rongeur ? Non, ce squelette n’est pas là depuis longtemps ! Et là le mystère s’épaissit vraiment.

Il est très particulier ce roman, car d’abord c’est une ambiance avant d’être une histoire. Chaque paragraphe qui comporte une date, mentionne divers évènements du jour dans le bloc de l’est et la météo. Un peu à la manière d’un journal intime dans lequel on noterait tous ces faits de l’histoire, les anniversaires de certaines célébrités.

Le premier tiers du roman n’est pas particulièrement entrainant, mais très bien écrit, et on s’imprègne de cette ambiance sans s’en rendre compte.

Puis vient la découverte du squelette, et là encore pas d’emballement, toujours cette tranquillité sereine qui caractérise si bien Téo. Il va falloir attendre la moitié du roman pour que les choses s’accélèrent et que l’action fasse son apparition dans la lecture.

On pourrait penser que cette attente est pesante, et bien détrompez-vous, pas du tout, c’est une lecture tranquille, d’ambiance. Et, pourtant, moi qui aime plutôt les récits dynamiques, je ne me suis pas ennuyée par cette lenteur. Je m’en suis complètement imprégnée, et j’ai vraiment apprécié cette lecture aux antipodes de ce que j’ai coutume de lire.

L’enquête est bien ficelée, bien menée. Les déductions sont justes et enfin le dénouement, inattendu, surprenant, angoissant même.

Mais Téo n’est pas homme à s’emballer inutilement, c’est un personnage très attachant, un bon compagnon, un bon papa, un bon chef, un bon procureur. Un homme tranquille dans une situation qui ne l’est pas et qui va le pousser hors de ses limites.

Je me suis régalée avec cette lecture différente mais très intéressante.

9 octobre 2016

L'affaire Aurore S. de Gilles Milo-Vacéri

l'affaire aurore s

Sortie VF le 15 octobre 2016

Résumé de l'éditeur : chez Editions du 38 

Qui est le tueur en série qui se cache dans la forêt de Rambouillet ?

L’amour, que l’on dit plus fort que tout, peut-il survivre ou vaincre la mort ?

Au commencement, une belle histoire d’amour. Grégoire, écrivain modeste, abandonne tout et quitte sa Provence pour les Yvelines, afin de rejoindre Aurore, auteur de romances, dont il est tombé fou amoureux. Elle va quitter son compagnon pour construire leur couple et vivre leur amour librement. Mais contre toute attente, Aurore disparaît brutalement après un simple et banal e-mail de rupture.

Désespéré et au bord du suicide, Grégoire relève la tête quand il réalise que son dernier message est certainement un faux. Pire, il apprend qu’un tueur en série sévit en forêt de Rambouillet. Fou de colère, il est certain que la femme de sa vie a été assassinée par ce psychopathe. Et il sait qui se cache derrière le monstre… Alors la traque commence.

Miné par le chagrin, Greg ira au bout de l’enfer s’il le faut. Quelqu’un va devoir payer pour lui avoir volé le seul grand bonheur qu’il ait jamais connu.

L'avis de Linagaltée : 

Quand Aurore Sardet et Grégoire Mercier ont commencé à discuter sur le forum d’auteurs dont ils faisaient partie, ils ne se doutaient pas de la tournure que prendraient les évènements. Une histoire d’amour était née, une très belle histoire qui emporte et bouleverse tout sur son passage.

C’était la suite logique, Greg quitte sa Provence pour venir s’installer près de sa Belle et par la même occasion donner un coup de pouce à sa carrière d’auteur.

Mais finalement Aurore ne donnera pas suite à cette histoire, laissant Gilles dans une douleur indescriptible.

Le capitaine Sandrine Wermer de la criminelle et le capitaine Marc Desprées de la Section des Recherches sont sur la piste de La Bête, elle a déjà fait 6 victimes dans la Forêt de Rambouillet. Une signature abominable, celle d’un chasseur éviscérant sa proie.

Aucune piste, aucun indice, ce tueur ne fait pas la moindre erreur, simple coup de chance ou de génie ?

Si dès le début j’ai été séduite par l’amour fou et inconditionnel que Grég porte à Aurore, j’ai ensuite été un peu « lassée » de tant de « déballage ». Ces déclarations d’amour obsessionnel m’ont pesé, j’ai trouvé que c’était trop et trop souvent, et ce que je trouvais attendrissant au début m’est devenu pesant.

Le thriller est intéressant, ce sadique fou aux portes de Paris fait froid dans le dos. Toujours le même rituel implacable et avorté, qui le pousse à recommencer sans cesse. On ne sait que très peu de choses sur le tueur, aucune idée de qui ça peut être, et les indices sont inexistants, mais je n’ai pas été convaincue par cette enquête. J’ai eu l’impression que ce côté du roman était un peu délaissé au détriment de l’amour de Greg envers Aurore. Tout ramène toujours à ça.

J’ai trouvé l’enquête un peu trop effacée et les interventions de Sandrine pas toujours très crédibles.

Pour ma part, je n’ai pas trouvé que c’était un thriller, c’est un monologue amoureux auquel vient se greffer une histoire de tueur en série.

Je pense que ce qui m’a le plus dérangée, c’est de savoir que l’auteur y a mis une grande part de sa vie. Il parle de lui, de l’amour qu’il a pour cette femme, et qui est tout simplement magnifique. J’ai essayé, au cours de ma lecture, de deviner la part de réel, de la part d’imaginaire. Je m’y suis perdue, et je n’ai pas pu apprécier l’histoire à proprement parler.

Je ne sais pas si c’est l’histoire d’amour qui tombe comme un cheveu sur la soupe dans le thriller, ou l’inverse, mais la mayonnaise n’a pas pris pour ma part. Et même si l’écriture est belle et très agréable, ça n’a malheureusement pas suffi à me captiver ni me convaincre.

C’est un roman que l’auteur a écrit pour Elle. Elle seule peut comprendre les messages entre les lignes, je me suis sentie complètement exclue de cette histoire, elle ne m’était pas adressée.

10 septembre 2016

La fille dans le brouillard de Donato Carrisi

 une fille dans le brouillard

Sortie VF le 31 août 2016

Présentation de l’éditeur : chez Calmann-Lévy

Une jeune femme est enlevée dans un paisible petit village des Alpes. Le coupable est introuvable, et voilà que la star des commissaires de police, Vogel, est envoyé sur place. De tous les plateaux télé, il ne se déplace jamais sans sa horde de caméras et de flashs. Sur place, cependant, il comprend vite qu il ne parviendra pas à résoudre l affaire, et pour ne pas perdre la face aux yeux du public qui suit chacun de ses faits et gestes, il décide de créer son coupable idéal et accuse, grâce à des preuves falsifiées, le plus innocent des habitants du village : le professeur d école adoré de tous. L homme perd tout du jour au lendemain (métier, femme et enfants, honneur), mais de sa cellule, il prépare minutieusement sa revanche, et la chute médiatique de Vogel.

Avis de Linagalatée :

Star des plateaux télé, et pour ne pas décevoir ses fans, le commandant Vogel a commis l’irréparable, mais l’irréparable a un prix. Après un accident de voiture sans gravité, il se retrouve devant le docteur Auguste Flores, le psychologue de l’hôpital d’Avechot, petit village des Alpes, venu à la demande du procureur Rebecca Mayer. Vogel va devoir s’expliquer sur les taches de sang sur son costume, alors qu’il était seul dans la voiture et n’est pas blessé.

Anna Lou Kastner, seize ans, une adolescente du village, a disparu et quarante-huit heures plus tard, Vogel venait pour la première fois à Avechot pour mener son enquête.

Enquête qui ne va pas s’avérer facile, pas de corps, pas de mobile, aucun indice, aucun témoin. Mais fort de ses convictions Vogel va s’acharner, et le pauvre Loris Martini, professeur au lycée que fréquentait Anna Lou, va en faire les frais.

Une fin de première partie qui s’essouffle un peu, mais qui redémarre sur les chapeaux de roue dès le début de la seconde partie, pour ne plus jamais fléchir.

Un Vogel, machiavélique, manipulateur, très imbu de sa personne et m’as-tu-vu au possible. Pour lui seul le résultat compte, peu importent les moyens, et ce n’est pas Rebecca Mayer et ses scrupules, qui vont l’empêcher d’avancer. Il est détestable cet homme, mais malgré tout on n’arrive pas à franchement le détester.

Loris Martini, ce professeur sans histoire débordant d’amour pour sa femme et sa fille, est beaucoup plus sympathique. Bon professeur, amoureux de la nature, il a tout pour plaire et est complètement anéanti par les accusations de Vogel. Peut-on jamais se relever d’une accusation pareille ?

Un excellent thriller où la richesse des personnages tient le roman à bout de bras, c’est une pure réussite qui vous tiendra en haleine. J’ai lu ce roman d’une seule traite, j’espère que vous serez comme moi, complètement absorbés par cette histoire somme toute banale, mais dans laquelle le personnage de Vogel tient une telle place et est d’une telle force, que comme tout le monde, il vous manipulera jusqu’à obtenir de vous ce qu’il veut : que vous adhériez à sa conviction.

1 août 2016

Te laisser partir de Clare Mackintosh

 te laisser partir

Sortie VF le 3 février 2016

Présentation de l’éditeur : chez Marabout

Une mère accablée par la mort de son enfant. Un capitaine de police déterminé à lui faire justice, jonglant entre tensions familiales et obligations professionnelles. Une femme fuyant son passé, résolue à construire une nouvelle vie. Ce premier roman magistral écrit par une ex-commandant des forces de police britanniques est un thriller psychologique d'une rare intensité, aux rebondissements à couper le souffle.

L’avis de Linagalatée :

Anya, jeune mère célibataire est allée récupérer son fils Jacob à la sortie de l’école. Ils rient tous les deux courant sous la pluie. Soudain une voiture, Jacob percute le pare-brise, vole et retombe sur la chaussée mouillée, sans vie.

Ray Stevens dirige la brigade criminelle de Bristol, il vient d’être appelé sur les lieux de l’accident. Le chauffard a pris la fuite et personne n’a relevé le numéro de la plaque. 

Une enquête longue et infructueuse va déboucher sur le classement sans suite de cette affaire. Mais c’est sans compter sur l’acharnement de Kate, jeune recrue de Ray. Elle veut retrouver ce meurtrier et ainsi tenter de soulager le chagrin d’Anya.

Un an après, le chauffard court toujours et Anya a disparu de la circulation. 

Quelle histoire ! La chagrin de cette mère qui a vu son enfant mourir sous ses yeux. Cette femme qui s’est volontairement coupée du monde et est partie vivre dans un village reculé de Cornouailles, pour tenter d’apaiser sa souffrance.

Un thriller époustouflant, plein de rebondissements, une écriture dynamique qui imprime à la lecture un rythme soutenu.

On se laisse séduire par le caractère doux et sans histoire de cette femme solitaire et dont les nuits sont peuplées de cauchemars, la pluie, un enfant qui s’écrase contre le pare-brise, le sang, toujours les mêmes éternels éléments, qui la réveillent en sursaut, hurlant et en sueur.

Ray et Kate, une équipe très soudée, vont tout mettre en œuvre pour tenter de trouver une réponse au chagrin de cette mère.

Pour un premier roman, c’est une vraie réussite, un suspense tel que vous en resterez pantois, et une histoire tellement douloureuse et bouleversante, taîtée de main de maître par Clare Mackintosh, dont on attend le prochain roman avec impatience.

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